Né dans une famille très modeste le 7 Novembre 1913, Albert
Camus a été orphelin de père, avant même le premier anniversaire de sa
naissance. Sa mère s'était installée dès le départ de son mari pour la
guerre à Alger, chez la grand-mère d'Albert, une femme de caractère et Albert passait toute sa jeunesse dans un quartier populaire
et relativement pauvre d'Alger, bien loin du monde culturel et intellectuel.
Ses professeurs ont tôt fait de repérer l'intelligence singulière du jeune
Albert, et grâce leur soutien et celui
d'une bourse d'études, Albert pouvait continuer ses études en philosophie. Pour
financer sa licence en Philo, il commencait à rédiger dans les revues
universitaires et entamait une carrière de journaliste au journal l'Alger
républicain.
Dès 1943, dans le Paris occupé par les forces allemandes,
voila Camus engagé de Combat, organe de la résistance. Promu rédacteur en chef
de Combat à la libération, chez le jeune rédac-chef, on commencait à deviner l'idéal humaniste d'un journaliste
engagé.
Les succès littéraires d'Albert
Camus
En parallèle de ses activités journalistiques, l'écrivain
commence à poindre chez Camus et en 1942, il a écrit l’Etranger et le Mythe de
Sisyphe. Reprenant dans le mythe grec de Sisyphe sa vision absurde de
l'humanité, Albert Camus est philosophe autant qu'écrivain. S'il remporte
immédiatement un franc succès auprès des lecteurs, sa vision de l'humanité est
tragique et absurde. La question posée est bien celle du sens, comme Meursault,
le héros de l'Etranger, qui est avant tout étranger à l'absurdité de la
normalité sociale dépourvue de sens.
Trois ans plus tard, Camus publie La Peste. Si ses œuvres
précédentes mettaient en scène le cycle de l'absurde, La Peste fait de Camus un
"homme révolté". La peste, c'est une parabole de toutes les déviances
humaines survenues pendant la période de l'occupation en France, transposées
dans une ville devenue inhumaine du fait de la maladie, véritable gangrène des
comportements humains. La figure de Rieux, médecin humaniste confronté à
l'absurdité et tentant d'agir en toute fraternité, est bien le porte-parole de
Camus lui-même en incarnant ses espoirs humanistes au coeur d'une période
terrible.
La rupture avec Sartre
Si ses engagements et ses positions tranchées lui avaient
valu un certain temps l'approbation de l'intelligentsia de Saint Germain des
Prés, Sartre en tête, ses prises de position en faveur d'une solution pacifique
en Algérie provoquent la fureur de Sartre. Camus connaissait pourtant dans sa
chair la question, lui qui n'était pas enfermé dans les cafés chics de Saint
Germain mais qui était né au coeur d'un quartier populaire d'Alger...
La rupture est consommée en 1956 avec la publication de la
Chute, fin d'un cycle pour Camus, fin d'une époque : ce livre est marqué par le
pessimisme caractéristique de cette période de la vie de Camus, incompris pour
ses prises de position. En 1957, c'est le couronnement littéraire puisque Camus
reçoit le Prix Nobel... pour l'ensemble de son œuvre, rentrant dans le cercle
très fermé des écrivains français récompensés par ce prix prestigieux.
Camus au Panthéon pour le 50e anniversaire de sa mort ? Qui
sait ce que l'homme révolté, le solitaire, l'engagé, l'humaniste en aurait
pensé....
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