dimanche 18 mai 2014

La vie d'Albert Camus, journaliste engagé et résistant

Albert Camus, prix Nobel de littérature, philosophe, journaliste, écrivain engagé, résistant, chef de file de l'existentialisme (terme qu'il refusait pourtant mais qui lui colle à la peau malgré lui), chantre de la liberté mais refusé par le monde intellectuel sartrien.


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Né dans une famille très modeste le 7 Novembre 1913, Albert Camus a été orphelin de père, avant même le premier anniversaire de sa naissance. Sa mère s'était installée dès le départ de son mari pour la guerre à Alger, chez la grand-mère d'Albert, une femme de caractère et Albert passait  toute sa jeunesse dans un quartier populaire et relativement pauvre d'Alger, bien loin du monde culturel et intellectuel. Ses professeurs ont tôt fait de repérer l'intelligence singulière du jeune Albert, et grâce leur soutien  et celui d'une bourse d'études, Albert pouvait continuer ses études en philosophie. Pour financer sa licence en Philo, il commencait à rédiger dans les revues universitaires et entamait une carrière de journaliste au journal l'Alger républicain.
Dès 1943, dans le Paris occupé par les forces allemandes, voila Camus engagé de Combat, organe de la résistance. Promu rédacteur en chef de Combat à la libération, chez le jeune rédac-chef, on commencait  à deviner l'idéal humaniste d'un journaliste engagé.

 
Les succès littéraires d'Albert Camus

En parallèle de ses activités journalistiques, l'écrivain commence à poindre chez Camus et en 1942, il a écrit l’Etranger et le Mythe de Sisyphe. Reprenant dans le mythe grec de Sisyphe sa vision absurde de l'humanité, Albert Camus est philosophe autant qu'écrivain. S'il remporte immédiatement un franc succès auprès des lecteurs, sa vision de l'humanité est tragique et absurde. La question posée est bien celle du sens, comme Meursault, le héros de l'Etranger, qui est avant tout étranger à l'absurdité de la normalité sociale dépourvue de sens.
Trois ans plus tard, Camus publie La Peste. Si ses œuvres précédentes mettaient en scène le cycle de l'absurde, La Peste fait de Camus un "homme révolté". La peste, c'est une parabole de toutes les déviances humaines survenues pendant la période de l'occupation en France, transposées dans une ville devenue inhumaine du fait de la maladie, véritable gangrène des comportements humains. La figure de Rieux, médecin humaniste confronté à l'absurdité et tentant d'agir en toute fraternité, est bien le porte-parole de Camus lui-même en incarnant ses espoirs humanistes au coeur d'une période terrible.

La rupture avec Sartre

Si ses engagements et ses positions tranchées lui avaient valu un certain temps l'approbation de l'intelligentsia de Saint Germain des Prés, Sartre en tête, ses prises de position en faveur d'une solution pacifique en Algérie provoquent la fureur de Sartre. Camus connaissait pourtant dans sa chair la question, lui qui n'était pas enfermé dans les cafés chics de Saint Germain mais qui était né au coeur d'un quartier populaire d'Alger...
La rupture est consommée en 1956 avec la publication de la Chute, fin d'un cycle pour Camus, fin d'une époque : ce livre est marqué par le pessimisme caractéristique de cette période de la vie de Camus, incompris pour ses prises de position. En 1957, c'est le couronnement littéraire puisque Camus reçoit le Prix Nobel... pour l'ensemble de son œuvre, rentrant dans le cercle très fermé des écrivains français récompensés par ce prix prestigieux.

 En 1958, Camus décide de s'installer dans le Lubéron pour retrouver cette lumière du sud qu'il aimait tant... et il achète une maison à Lourmarin. Il meurt le 4 janvier 1960 d'un accident de la route, dans l'Yonne, en compagnie de son ami Michel Gallimard. Près de son corps se trouvait le manuscrit de son dernier ouvrage, qui reste inachevé : le Premier Homme.

Camus au Panthéon pour le 50e anniversaire de sa mort ? Qui sait ce que l'homme révolté, le solitaire, l'engagé, l'humaniste en aurait pensé....

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