jeudi 8 mai 2014

La Philosophie Sartrienne


L’être en-soi et l’être pour-soi

 Dans L’Être et le Néant, Sartre s’interroge sur les modalités de l’être. Il en distingue trois : l’être en-soi, l’être pour-soi et l’être pour autrui. L’être en-soi, c’est la manière d’être de ce qui "est ce qu’il est", par exemple l’objet inanimé "est" par nature de manière absolue, sans nuance en unique. L’être pour-soi est l’être par lequel le néant vient au monde (de l’en soi). C’est l’être de la conscience, toujours ailleurs que là où on l’attend : c’est précisément cet ailleurs, ce qu’il n’est pas qui constitue son être, qui n’est d’ailleurs rien d’autre que ce non être. L’être pour-autrui est lié au regard d’autrui qui, pour le dire vite, transforme le pour soi en soi.
L’homme, se distingue de l’objet, en ce qu’il a conscience d’être, conscience de sa propre existence. Cette conscience crée une distance entre l’homme qui est et l’homme qui prend conscience d’être. Or toute conscience est conscience de quelque chose (idée d’intentionnalité reprise de Husserl). L’Homme est donc fondamentalement ouvert sur le monde, « incomplet », « tourné vers », existant (projeté hors de soi) : il y a en lui un néant, un « trou dans l’être » susceptible de recevoir les objets du monde.

 « Le pour soi dit Sartre est ce qu’il n’est pas et n’est pas ce qu’il est »
(L’Être et le Néant)

 
L’existence précède l’essence

 Alors que l’artefact est conçu dans un objectif précis, son essence (l’essence du verre est de contenir un liquide), l’être humain existe sans que soit encore définie sa fonction, son essence. C’est ainsi que, pour Sartre et les existentialistes, « l’existence précède l’essence ».

Liberté et aliénation

 Selon Sartre, l’homme est ainsi libre de choisir son essence. Pour lui, contrairement à Hegel, il n’y a pas d’essence déterminée, l’essence est librement choisie par l’existant. L’Homme est absolument libre, il n’est rien d’autre que ce qu’il fait de sa vie, il est un projet. Sartre nomme ce dépassement d’une situation présente par un projet à venir, la transcendance.
L’existentialisme de Sartre s’oppose ainsi au déterminisme qui stipule que l’homme est le jouet de circonstances dont il n’est pas maître. Sartre estime que l’homme choisit parmi les événements de sa vie, les circonstances qu’il décidera déterminantes.

 Au nom de la liberté de la conscience, Sartre refuse le concept freudien d’inconscient remplacé par la notion de « mauvaise foi » de la conscience. L’Homme ne serait pas le jouet de son inconscient mais librement choisirait de se laisser nouer par tel ou tel traumatisme. Ainsi, l’inconscient ne saurait amoindrir l’absolue liberté de l’Homme. Pour Sartre, l’homme est condamné à être libre. L’engagement n’est pas une manière de se rendre indispensable mais responsable. Ne pas s’engager est encore une forme d’engagement. Selon le père de l'existentialiste, la seule aliénation à cette liberté de l’homme est la volonté d’autrui. Ainsi fait-il dire à Garcin dans Huis clos « L’Enfer c’est les Autres ».
Sartre présente le marxisme comme « horizon philosophique indépassable de notre temps. Après avoir observé et analysé l’existence et la liberté de l’homme en tant qu’individu, il s’est interrogé sur l’existence d’une conscience collective et son rapport avec la liberté individuelle. Dans sa Critique de la raison dialectique (1960) Sartre affirme que la liberté de l’homme est aliénée par les sociétés féodales ou capitalistes. Il analyse comment, dans les sociétés aliénées, les libertés individuelles peuvent conduire à un effet opposé à l’intention générale et à l’aliénation de la liberté collective. Il suggère alors d’inverser le processus : le groupe doit pouvoir décider de regrouper les libertés individuelles pour permettre le développement de l’intention générale. Sartre pense que cette sorte d’aliénation de la liberté individuelle doit être librement choisie et s’oppose ainsi à toute forme de totalitarisme.

 L'athéisme chez Sartre

L’existentialisme de Sartre est athée, c’est-à-dire que, pour lui, Dieu n’existe pas (ou en tout cas « s’il existait cela ne changerait rien »), donc l’homme est seul source de valeur et de moralité ; il est condamné à inventer sa propre morale et libre de la définir. Le critère de la morale ne se trouve pas au niveau des « maximes » (Kant) mais des « actes ». La « mauvaise foi », sur un plan pratique, consiste à dire : « c’est l’intention qui compte ».
Auteur prolifique, Sartre laisse derrière lui une œuvre titanesque, sous forme de romans, d’essais, de pièces de théâtre, d’écrits philosophiques ou de biographies. Sa philosophie a marqué l’après-guerre, et il reste le symbole, l’archétype de l’intellectuel engagé. De son engagement dans la résistance, en 1941, jusqu’à sa mort, en 1980, Sartre n’a cessé de défrayer la chronique. Il fut en effet dans tous les combats, pleinement et totalement engagé de son époque, embrassant avec ferveur toutes les causes qui lui ont semblé justes.

Oeuvres de Jean-Paul Sartre:

 
La Nausée (1938)                                             Le Mur (1939)

 Les Mouches (1943)                                        L'Etre et le Néant (1943)

 
Huis-clos (1944)                                               Les Chemins de la liberté - deux premiers volumes- (1945)

 Morts sans sépulture (1946)                        Réflexions sur la question juive (1946)

 La putain respectueuse (1946)                     L'existentialisme est un humanisme (1946)

 Baudelaire (1947)                                            Les Mains sales (1948)

 La mort dans l'âme (1949)                             Les Chemins de la Liberté (1945-1949)

 Le Diable et le Bon Dieu (1951)                      Saint-Genet, comédien et martyr (1952)

 Nekrassov (1956)                                                Question de méthode (1957)

 La Critique de la raison dialectique (1960)      Les Séquestrés d'Altona (1960)

 Les Mots (1963)                                                      L'Idiot de la famille (1972)

 Situations I à X (1947-1976)

Oeuvres Posthumes:

 Cinq des Carnets de la drôle de guerre (1983)                     Cahiers pour une morale (1983)

 Lettre au Castor et à plusieurs autres (1983)                        Carnets de la drôle de guerre (1983),
Vérité et Existence (1989).

mercredi 7 mai 2014

Le Théâtre de Jean Paul Sartre: Les Mains Sales


Sartre est considéré comme l'un des plus éminents intellectuels du 20ème siècle. A ce titre, l’intellectuel doit faire rayonner son implication et la rendre publique. Le théâtre joue donc un rôle phare dans son oeuvre ancrée dans l’histoire et dans la théorie philosophique en un mot ses pièces ont un rôle de mise en pratique de la philosophie existentialiste. A cet effet, nous vous présentons l'analyse de l'oeuvre intitulée: Les Mains Sales, une pièce existentialiste de Jean-Paul Sartre, écrite à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Mais avant de rentrer dans l’analyse de cette pièce, rappelons que Sartre représente la face de l’existentialisme, une philosophie qui pose l’absoluité  de la liberté humaine (l’homme est condamné à être libre). Il est à noter que l'œuvre littéraire de Sartre, de la Nausée en passant par Huis Clos ou le Diable et le Bon Dieu vise à illustrer concrètement les acquis et les théories de la philosophie existentialiste.

 Analyse de la Pièce

 

L’action, courant sur sept tableaux, se déroule pendant la seconde Guerre mondiale dans un pays fictif appelé Illyrie en Europe de l’Est. Le pays est dirigé par un dictateur fasciste allié des Allemands. Il y a deux mouvements de résistance clandestins contre le régime et l’Allemagne – le parti du prolétariat (communiste) et le Pentagone (un parti nationaliste bourgeois et capitaliste). Le PP et le Pentagone sont également hostiles les uns aux autres. Beaucoup de vies ont été perdues dans le conflit de chaque côté.

 Hugo, le personnage principal, sort de prison, suite à l’assassinat de Hoederer, chef du parti prolétaire, et se rend chez Olga, sa protectrice, qui sera chargé d'examiner son cas politique et savoir s’il peut intégrer le parti populaire. La pièce va examiner les raisons qui ont poussé Hugo à tuer Hoederer.

 Sur l’ordre du parti prolétaire, Hugo s’est en effet fait engager par Hoederer en tant que secrétaire personnel afin d’approcher ce dernier et de le tuer, car le parti le soupçonne de vouloir s’allier avec le Pentagone. Hugo nouera avec Hoederer une relation forte. Accomplir sa mission et respecter l’homme de valeur qu’il rencontre soulève un dilemme éthique. Il ne peut déterminer ce qu’il doit faire et a peur de se salir les mains, c’est-à-dire agir contre sa conscience. Au départ, Hugo est convaincu du bien-fondé de sa mission : Hoederer est un traître qui agit par opportunisme. Hoederer est en effet un pragmatique, alors qu’Hugo est mû par ses idéaux politiques. Leur logique idéologique est frontalement opposée : Hoederer considère que la politique doit assurer le bien-être d’un maximum de personne, quitte, pour cela, à transiger sur les ides, alors que Hugo est prêt à tout détruire pour ses idées.
Hugo, d’autre part est le héros existentialiste typique. Jeté dans le monde, incapable de comprendre le sens à son existence, il pense que la cause prolétaire peut donner un sens à son existence. Sartre critique ici ce qu’il appelle l’esprit de sérieux, le fait de croire que les valeurs sont transcendantes et pré-existent à l’homme.

 L’assassinat de Hoederer se fera presque par hasard, suite à la découverte d’une relation entre jessica, la femme de Hugo, et Hoederer. Non par jalousie, mais parce que Hugo découvre l’inauthenticité de Hoederer à travers cet acte. Dans le cadre existentialiste, Hugo a pris une décision – celle de tuer Hoederer. Il a refusé de renoncer à son idéologie. Et sera prêt à mourir par et pour cela. Il aura finalement conquis sa liberté en assumant ses actions.
La pièce "Les Mains sales" nous apprend que même le pire ne peut se faire sans le consentement de celui qui le fait et qu’il faut assumer et revendiquer ses actes. Cette leçon, qui paraît évidente aujourd’hui, était explosive dans le contexte de l’Occupation allemande …

L'existentialisme athée de Jean Paul Sartre


L’existentialisme sartrien est athée. Cela signifie qu’au point de départ on trouve la conviction que Dieu n’existe pas. Sartre tente de tirer toutes les conclusions que cette idée entraîne. En conséquence, nulle divinité n'a pu créer l'humain. Aucune force suprême ne peut nous sauver du mal, de la souffrance, de l’exploitation, de l’aliénation ou de la destruction. Aucun Au-delà non plus pour justifier quelque bien ou quelque vérité que ce soit.  Totalement délaissé, l’être humain est absoluement responsable de son sort. Ainsi, chaque choix que j’accomplis m’appartient en propre. Ultimement, puisqu’il n’y a aucun dieu, notre existence se déroule en une succession de libres choix qui ne sont jamais entièrement justifiables. En 1951 on retrouvait ce texte ci-dessous sous la plume de Jean Paul Sartre:
Le diable et le bon dieu c'est le silence de Dieu, son absence quand tous l'invoquent. L'Allemagne est divisée par la guerre et la mort, la famine, le malheur et le désespoir sont ses compagnes morbides. Où est Dieu ? Avec qui est-il, quelles factions ou quel chef assurera-t-il de la victoire ? Tous s'en réclament mais en vain ; tous subissent la maladie et la souffrance. Réquisitoire aussi cynique que fascinant, l'extraordinaire pièce de Sartre renvoie les humains à leur folie de croire, cette lubie qui les jette dans les bras du premier prophète venu. Le personnage principal, un chef de guerre sanguinaire, est l'incarnation du Mal et se joue de ses sujets. Suffisamment hâbleur et doté d'un autoritarisme adroit, il envoie les crédules à la mort sur le champ de bataille ou les maintient à sa merci dans sa secte. Par sa nouvelle recherche du Bien, il simule la quête de Dieu qui n'est qu'un moyen distrayant de manipulation, pour conclure sur "une espièglerie considérable : Dieu n'existe pas." Car en cette époque de misère et de destructions, Dieu brille par son absence : "Tu vois ce vide au-dessus de nos têtes ? C'est Dieu. Tu vois cette brèche dans la porte? C'est Dieu. Tu vois ce trou dans la terre ? C'est Dieu encore. Le silence, c'est Dieu. L'absence, c'est Dieu. Dieu, c'est la solitude des hommes."

Philosophie de l’action et de l’engagement, l’existentialisme sartrien ramène tout à l’être humain, le rendant absoluement responsable de son sort. Acculé à l’action, il doit s’engager dans son existence, prendre en main le cours de sa vie.

L'existentialisme selon Jean Paul Sartre


L’existentialisme est un courant philosophique et littéraire qui postule que l'être humain forme l'essence de sa vie par ses propres actions, en opposition à la thèse que ces dernières lui sont prédéterminées par de quelconques doctrines théologiques, philosophiques ou morales. L'existentialisme considère donc chaque personne comme un être unique qui est maître, non seulement de ses actes et de son destin, mais également, pour le meilleur comme pour le pire, des valeurs qu'il décide d'adopter.
Walter Kaufmann décrit l'existentialisme comme « le refus d'appartenir à une quelconque école de pensée, la répudiation de l'adéquation d'une quelconque croyance, en particulier des systèmes et une insatisfaction de la philosophie traditionnelle considérée comme superficielle, académique et éloignée de la vie. »

Bien que des auteurs tels que Soren Kierkegaard, Friedrich Nietzsche, Unamuno, Fiodor Dostoïevski, Franz Kafka et Léon Chestov aient largement évoqué ces thèmes dans leurs œuvres dès le XIXe siècle, l'existentialisme a pris sa forme explicite de courant philosophique au XXe siècle dans la philosophie continentale d'abord dans les travaux de Karl Jaspers et Martin Buber, Husserl , Léon Chestov, dans les années 1930 en Allemagne, puis dans les travaux de Nicolas Berdiaev, Miguel de Unamuno, Gabriel Marcel, Jean-Paul Sartre, Albert Camus, Simone de Beauvoir et Maurice Merleau-Ponty dans les années 1940 et 1950 en France et au Canada avec Jacques Lavigne. Leurs travaux ont porté sur des thèmes tels que la peur, l'ennui, l'aliénation, l'absurde, la liberté, l'engagement et le néant comme éléments fondamentaux de l'existence humaine.
Bien qu'il existe un certain nombre de tendances communes entre les penseurs existentialistes, il y a de grandes différences et des désaccords majeurs entre eux (il y a notamment un fossé entre les existentialistes athées, comme Sartre et les existentialistes théistes comme Tillich ou Gabriel Marcel, sans oublier l'existentialisme chrétien de Kierkegaard). Certains tels que Camus ou Heidegger ont même refusé d'être étiquetés comme existentialistes, Sartre également mais en créant sa propre définition et conception de l'existentialisme. Il donnera une conférence sur le sujet, "L'existentialisme est un humanisme".

La formule sartrienne la plus célèbre qui permet de définir ce courant de pensée est sans doute : L'existence précède l'essence. En ce qui concerne l’en-soi, la chose peut correspondre à un schéma, à un plan ou à un concept.  On parle alors de l’essence de cette chose.  Ainsi, l’essence du vélo correspond à l’idée générale qu’on a tous de cet objet, indépendamment de sa couleur, de sa grosseur, etc.  On dit alors que l'essence (ou encore l'idée, le plan, le concept ...) précède l'existence.

Si Jean-Paul Sartre peut admettre une telle explication pour tous les objets, il prétend qu’une telle façon de faire ne peut rendre compte de ce qu’est l’être humain. Il n'y a pas d'essence humaine antérieure à l'existence de l'homme. Selon Sartre, il est impossible d’obtenir une définition théorique totalement satisfaisante qui permettrait de savoir précisément ce qu’est l’être humain. Celui-ci existe tout d’abord et se définit ensuite par rapport aux actions qu’il a posées. S’inspirant de Karl Marx, Sartre nous invite donc à définir l’être humain par les action qu’il produit plutôt que par des idées ou des croyances.


mardi 6 mai 2014

Oeuvres de Jean Paul Sartre: La Nausée

La nausée comme sentiment ontologique :



La Nausée est le premier roman de Jean-Paul Sartre, publié en 1938. La Nausée prend la forme d’un roman philosophique et existentialiste dans lequel Sartre nous raconte l’expérience ontologique du jeune Roquentin. Le personnage arrive à Bouville pour étudier l’histoire d’un émigré, grâce aux archives de la bibliothèque de la ville. Il se décourage vite, l’ennui le gagne : “Je n’écris plus le livre. C’est fini, je ne peux plus écrire. Qu’est-ce que je vais faire de ma vie ? Rien. Exister.” Ce livre et ce personnage historique permettait à Roquentin de ne pas sentir son être, d’oublier son existence.
Ce projet de roman abandonné, Roquentin se retrouve face à lui-même, vide. Il éprouve alors le sentiment de sa contingence, il comprend que son existence est injustifiée, sans raison :”Jamais, avant ces derniers jours, je n’avais pressenti ce que voulait dire ‘exister’.” Cette prise de conscience s’accompagne d’un sentiment de malaise, une gêne ontologique : la NAUSEE.
Cette expérience devient obsédante pour Roquentin, l’existence le prend à la gorge. Un jardin public, un café renvoie à la contingence : “Tout est gratuit, ce jardin, cette ville et moi-même
Face à Roquentin, seul et contingent, il y a les Salauds, les bourgeois, ceux qui croient exister de manière justifiée, exister parce que c’est leur droit. Ces gens-là sont leurs habits, leur statut social. Roquentin, lui, s’assume homme, c’est-à-dire rien.
L’existence est toujours “de trop”, ni moi-même ni l’arbre dans le jardin public n’avons de place. Aucune échappatoire. La Nausée désigne ce sentiment d’exister à la manière des choses, de se vivre comme n’importe quel objet du monde, de se vivre comme racine de marronnier ou banquette ou cendrier. Exister à la manière des choses revient à ne plus exister en tant que conscience.
Ainsi, la Nausée est le risque permanent de la conscience chez Sartre, un pétrin dans lequel elle peut se laisser prendre. Pourtant, la Nausée est un point de départ, un sentiment qui peut être dépassé.

Sartre et le dépassement de la Nausée :

A la fin du roman, Roquentin parle d’un nouveau projet de livre. Ce projet revient pour le personnage à dire non, à refuser la chosification, à se poser comme une liberté inconditionnée, à ouvrir les possibles. Ce projet lui permet de s’affirmer comme néant, c’est-à-dire comme être doué de liberté. Ce thème sera d’ailleurs au coeur de l’essai l’Etre et le Néant.
Roquentin sait qu’il sera toujours de trop, mais il l’assumera en se projetant dans l’avenir.
Roquentin se sent exister à nouveau en tant que conscience en écoutant un morceau de musique, une construction humaine qui résiste à l’absurdité du monde des choses.

lundi 5 mai 2014

Bienvenue sur Pages Littéraires !

 

Ce site est entièrement consacré aux études et à l'analyse des oeuvres littéraires des auteurs francophones. Il est destiné aussi bien aux amateurs qu'à ceux qui veulent le découvrir. Chaque semaine nous vous présentons la vie et l'oeuvre d'un écrivain, poète, dramaturge, romancier etc. en vue de faire ressortir son influence et sa participation dans chaque tendance ou école littéraire. N'hésitez pas à nous faire part de vos remarques, critiques et suggestions.



Cette semaine nous vous présentons la vie et l'oeuvre de Jean Paul Sartre
Jean-Paul Sartre (1905-1980) – Vie et œuvre
 

Dates Chronologiques: 

 

1905 – Naissance (21 juin) de Jean-Paul-Aymard Sartre dans une famille protestante qui donnera des professeurs et le fameux Docteur Schweitzer.
 
1906 – Décès de Jean-Baptiste Sartre, son père. Le petit « poulou » est élevé par ses grands-parents
 
1915– Entrée au lycée Henri IV, rencontre avec  Paul Nizan, son alter ego
 
1917 – Remariage de sa mère, devenu Madame Nancy. Jusqu’en 1920, Sartre vit avec sa mère à La Rochelle
 
1920 – Retour en Première A au Lycée Henri IV
 
1924 – Entrée à l’Ecole Normale Supérieure, rencontre avec Maurice Merleau-Ponty, Raymond Aron
 
1928 – Echec surprise à l’écrit de l’agrégation
 
1929 – Rencontre avec Simone de Beauvoir. Il est reçu premier à l’agrégation de philosophie. Service miliaire
 
1931 – Nommé professeur de philosophie au Havre
 
1933 –Boursier à l’Institut de Berlin à la suite de Raymond Aron pour étudier la philosophie de Husserl et de Heidegger
 
1936 – Publication de la Transcendance de l’Ego, qui introduit la phénoménologie en France, et de l’Imagination. Sartre fait ses première s rencontres avec la drogue (mescaline)
 
1938 – Publication de La Nausée,
 
1939 – Publication du recueil de nouvelles Le Mur
Mobilisation (2 septembre), d’abord à Nancy puis à Brumath (Alsace), il commence à écrire ses Carnets de Guerre
 
1940 – Publication de l’Imaginaire
Prisonnier de guerre, il est libéré en 1941 du camp de Trèves en se faisant passer pour un civil
Début de sa prise de conscience des nécessités de l’engagement
 
1941 – Fondation du groupe « Socialisme et liberté », avec Maurice Merleau-Ponty , Jean Desanti et Dominique Desanti. Ce groupe de résistance intellectuelle est un échec. Nommé professeur en khâgne au Lycée Condorcet
 
1943 - Publication de L’Etre et le Néant, sa somme philosophique existentialiste
Première représentation des Mouches
Rencontre avec Albert Camus
 
1944 – Représentation de Huis Clos, et fameux «  l’enfer, c’est les autres », pièce sur la liberté, la contingence et les rapports à autrui
Congé illimité de l’Education nationale
 
1945 – Publication de Huis clos, de l’Âge de raison et du Sursis
Envoyé par Le Figaro et Combat pour couvrir la Conférence de Yalta
Conférence « L’existentialisme est un humanisme »
 
1946 – Publication de Réflexions sur la question juive, de Mort sans sépulture, La Putain respectueuse, et de l’Existentialisme est un humanisme
 
1947 – Publication de Baudelaire et du premier volume des Situations, sortie en salle du film Les Jeux sont faits sur un scénario de Jean-Paul Sartre
Rupture définitive avec le « petit camarade » Raymond Aron
 
1948 - Publication de Les Mains sales, pièce de théâtre sur l’engagement politique et social des intellectuels, de l’Engrenage et du second volume des Situations
Le Vatican met son œuvre à l’index
 
1949 – Publication de La Mort dans l’âme, Situations, III, entretiens sur la politique
 
1951 - Publication du Diable et le Bon Dieu (théâtre)
 
1952 – Publication de Saint-Genet, comédien et martyr
Brouille définitive avec Albert Camus
 
1953 – Première de Kean, adapté de Dumas à la demande de Pierre Brasseur. Sorties en salles des Orgueilleux d’Yves Allégret, sur un scénario de Sartre
 
1954 – Rupture avec Maurice Merleau-Ponty, sortie en salles du film de Colette Audry Huis Clos
 
1955 – Première de Nekrassov
 
1958 – Ecriture du Scénario Freud pour John Huston
 
1959 - Publication des Séquestrés d’Altona (Théâtre)
 
1960 – Publication de Critique de la raison dialectique
Signature du « Manifeste des 121 » sur le droit à l'insoumission en Algérie et déposition retentissante au procès du « réseau Jeanson » (porteurs de valises du FLN)
Octobre chargé : Les temps modernes sont saisis, défilé d’anciens combattants aux cris de « fusillez Sartre ! » et Paris-Match titre « Sartre, une machine à guerre civile »
 
1962 – Plastiquage de son appartement par l’OAS
 
1964 - Publication des Mots, son autobiographie
Refus du Prix Nobel de Littérature
 
1965 – Première des Troyennes au TNP
 
1968 – Sartre en faveur du mouvement étudiant
 
1970 – Direction de La Cause du peuple, journal communiste révolutionnaire tendance Mao
 
1971 – Publication de l’Idiot de la Famille, trois tomes (inachevés) pour régler ses comptes avec Flaubert
Fondation de l’agence de presse Libération avec Maurice Clavel
 
1973 – Création avec serge July du quotidien Libération, Sartre est « caution intellectuelle et morale » pour éviter l’interdiction et la saisie du titre. Il démissionne de son poste de Directeur en 1874 pour raisons de santé
 
1979 – Combat pour les boat people vietnamiens
 
1980 – Mort à l’Hôpital Broussais  (15 avril). Un cortège immense de plus de cinquante mille personnes suit le cortège conduit par Simone de Beauvoir au cimetière Montparnasse.

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