mercredi 7 mai 2014

L'existentialisme selon Jean Paul Sartre


L’existentialisme est un courant philosophique et littéraire qui postule que l'être humain forme l'essence de sa vie par ses propres actions, en opposition à la thèse que ces dernières lui sont prédéterminées par de quelconques doctrines théologiques, philosophiques ou morales. L'existentialisme considère donc chaque personne comme un être unique qui est maître, non seulement de ses actes et de son destin, mais également, pour le meilleur comme pour le pire, des valeurs qu'il décide d'adopter.
Walter Kaufmann décrit l'existentialisme comme « le refus d'appartenir à une quelconque école de pensée, la répudiation de l'adéquation d'une quelconque croyance, en particulier des systèmes et une insatisfaction de la philosophie traditionnelle considérée comme superficielle, académique et éloignée de la vie. »

Bien que des auteurs tels que Soren Kierkegaard, Friedrich Nietzsche, Unamuno, Fiodor Dostoïevski, Franz Kafka et Léon Chestov aient largement évoqué ces thèmes dans leurs œuvres dès le XIXe siècle, l'existentialisme a pris sa forme explicite de courant philosophique au XXe siècle dans la philosophie continentale d'abord dans les travaux de Karl Jaspers et Martin Buber, Husserl , Léon Chestov, dans les années 1930 en Allemagne, puis dans les travaux de Nicolas Berdiaev, Miguel de Unamuno, Gabriel Marcel, Jean-Paul Sartre, Albert Camus, Simone de Beauvoir et Maurice Merleau-Ponty dans les années 1940 et 1950 en France et au Canada avec Jacques Lavigne. Leurs travaux ont porté sur des thèmes tels que la peur, l'ennui, l'aliénation, l'absurde, la liberté, l'engagement et le néant comme éléments fondamentaux de l'existence humaine.
Bien qu'il existe un certain nombre de tendances communes entre les penseurs existentialistes, il y a de grandes différences et des désaccords majeurs entre eux (il y a notamment un fossé entre les existentialistes athées, comme Sartre et les existentialistes théistes comme Tillich ou Gabriel Marcel, sans oublier l'existentialisme chrétien de Kierkegaard). Certains tels que Camus ou Heidegger ont même refusé d'être étiquetés comme existentialistes, Sartre également mais en créant sa propre définition et conception de l'existentialisme. Il donnera une conférence sur le sujet, "L'existentialisme est un humanisme".

La formule sartrienne la plus célèbre qui permet de définir ce courant de pensée est sans doute : L'existence précède l'essence. En ce qui concerne l’en-soi, la chose peut correspondre à un schéma, à un plan ou à un concept.  On parle alors de l’essence de cette chose.  Ainsi, l’essence du vélo correspond à l’idée générale qu’on a tous de cet objet, indépendamment de sa couleur, de sa grosseur, etc.  On dit alors que l'essence (ou encore l'idée, le plan, le concept ...) précède l'existence.

Si Jean-Paul Sartre peut admettre une telle explication pour tous les objets, il prétend qu’une telle façon de faire ne peut rendre compte de ce qu’est l’être humain. Il n'y a pas d'essence humaine antérieure à l'existence de l'homme. Selon Sartre, il est impossible d’obtenir une définition théorique totalement satisfaisante qui permettrait de savoir précisément ce qu’est l’être humain. Celui-ci existe tout d’abord et se définit ensuite par rapport aux actions qu’il a posées. S’inspirant de Karl Marx, Sartre nous invite donc à définir l’être humain par les action qu’il produit plutôt que par des idées ou des croyances.


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