mercredi 7 mai 2014

L'existentialisme athée de Jean Paul Sartre


L’existentialisme sartrien est athée. Cela signifie qu’au point de départ on trouve la conviction que Dieu n’existe pas. Sartre tente de tirer toutes les conclusions que cette idée entraîne. En conséquence, nulle divinité n'a pu créer l'humain. Aucune force suprême ne peut nous sauver du mal, de la souffrance, de l’exploitation, de l’aliénation ou de la destruction. Aucun Au-delà non plus pour justifier quelque bien ou quelque vérité que ce soit.  Totalement délaissé, l’être humain est absoluement responsable de son sort. Ainsi, chaque choix que j’accomplis m’appartient en propre. Ultimement, puisqu’il n’y a aucun dieu, notre existence se déroule en une succession de libres choix qui ne sont jamais entièrement justifiables. En 1951 on retrouvait ce texte ci-dessous sous la plume de Jean Paul Sartre:
Le diable et le bon dieu c'est le silence de Dieu, son absence quand tous l'invoquent. L'Allemagne est divisée par la guerre et la mort, la famine, le malheur et le désespoir sont ses compagnes morbides. Où est Dieu ? Avec qui est-il, quelles factions ou quel chef assurera-t-il de la victoire ? Tous s'en réclament mais en vain ; tous subissent la maladie et la souffrance. Réquisitoire aussi cynique que fascinant, l'extraordinaire pièce de Sartre renvoie les humains à leur folie de croire, cette lubie qui les jette dans les bras du premier prophète venu. Le personnage principal, un chef de guerre sanguinaire, est l'incarnation du Mal et se joue de ses sujets. Suffisamment hâbleur et doté d'un autoritarisme adroit, il envoie les crédules à la mort sur le champ de bataille ou les maintient à sa merci dans sa secte. Par sa nouvelle recherche du Bien, il simule la quête de Dieu qui n'est qu'un moyen distrayant de manipulation, pour conclure sur "une espièglerie considérable : Dieu n'existe pas." Car en cette époque de misère et de destructions, Dieu brille par son absence : "Tu vois ce vide au-dessus de nos têtes ? C'est Dieu. Tu vois cette brèche dans la porte? C'est Dieu. Tu vois ce trou dans la terre ? C'est Dieu encore. Le silence, c'est Dieu. L'absence, c'est Dieu. Dieu, c'est la solitude des hommes."

Philosophie de l’action et de l’engagement, l’existentialisme sartrien ramène tout à l’être humain, le rendant absoluement responsable de son sort. Acculé à l’action, il doit s’engager dans son existence, prendre en main le cours de sa vie.

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