L’existentialisme sartrien est athée. Cela signifie qu’au
point de départ on trouve la conviction que Dieu n’existe pas. Sartre tente de
tirer toutes les conclusions que cette idée entraîne. En conséquence, nulle
divinité n'a pu créer l'humain. Aucune force suprême ne peut nous sauver du
mal, de la souffrance, de l’exploitation, de l’aliénation ou de la destruction.
Aucun Au-delà non plus pour justifier quelque bien ou quelque vérité que ce
soit. Totalement délaissé, l’être humain
est absoluement responsable de son sort. Ainsi, chaque choix que j’accomplis
m’appartient en propre. Ultimement, puisqu’il n’y a aucun dieu, notre existence
se déroule en une succession de libres choix qui ne sont jamais entièrement
justifiables. En 1951 on retrouvait ce texte ci-dessous sous la plume de Jean Paul Sartre:
Le diable et le bon dieu c'est le silence de Dieu, son
absence quand tous l'invoquent. L'Allemagne est divisée par la guerre et la
mort, la famine, le malheur et le désespoir sont ses compagnes morbides. Où est
Dieu ? Avec qui est-il, quelles factions ou quel chef assurera-t-il de la
victoire ? Tous s'en réclament mais en vain ; tous subissent la maladie et la
souffrance. Réquisitoire aussi cynique que fascinant, l'extraordinaire pièce de
Sartre renvoie les humains à leur folie de croire, cette lubie qui les jette
dans les bras du premier prophète venu. Le personnage principal, un chef de
guerre sanguinaire, est l'incarnation du Mal et se joue de ses sujets. Suffisamment
hâbleur et doté d'un autoritarisme adroit, il envoie les crédules à la mort sur
le champ de bataille ou les maintient à sa merci dans sa secte. Par sa nouvelle
recherche du Bien, il simule la quête de Dieu qui n'est qu'un moyen distrayant
de manipulation, pour conclure sur "une espièglerie considérable : Dieu
n'existe pas." Car en cette époque de misère et de destructions, Dieu
brille par son absence : "Tu vois ce vide au-dessus de nos têtes ? C'est
Dieu. Tu vois cette brèche dans la porte? C'est Dieu. Tu vois ce trou dans la
terre ? C'est Dieu encore. Le silence, c'est Dieu. L'absence, c'est Dieu. Dieu,
c'est la solitude des hommes."Philosophie de l’action et de l’engagement, l’existentialisme sartrien ramène tout à l’être humain, le rendant absoluement responsable de son sort. Acculé à l’action, il doit s’engager dans son existence, prendre en main le cours de sa vie.
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