lundi 12 mai 2014

L’existentialisme


Quoiqu’il n’y ait plus de grandes écoles littéraires dans l’après-guerre, on peut qualifier les oeuvres dans la période 1945-1955 comme existentialistes. Au début, l’existentialisme est plutôt un mouvement philosophique que littéraire. Il est le produit d’un climat négatif et pessimiste qui s’est constitué sous l’influence de divers éléments : la crise économique en 1929, la guerre destructive, l’angoisse et les progrès techniques qui réduisent l’individu à un individu producteur.
Les écrivains ne croient plus à un homme idéal, gouverné par des valeurs morales. L’homme est jeté sans raison dans un monde qui n’a pas de sens. Ils ne peuvent que se raccrocher à leur propre existence individuelle. La solitude de leurs héros est absolue : ils ne participent ni à la société, ni à l’histoire.
Dans l’existentialisme il y a en gros deux tendances:
 1) Celle qui met en valeur labsurdité de la vie.
Les ouvrages de Jean-Paul Sartre: Le mur, La nausée, Les Mouches, Huis Clos, Les Mains sales
 Certains livres dAlbert Camus: L’Étranger, Le mythe de Sisyphe.
 2) Celle qui met en valeur la solidarité, lengagement, le service social qui peut surmonter l’absurdité originelle de la vie.
Le féminisme de Simone de Beauvoir: Mémoires dune jeune fille rangée, Le deuxième sexe.
 Dautres livres dAlbert Camus: La Peste, Lhomme révolté.
 Bref cette semaine nous vous presentons la vie et l’oeuvre de  Simone De Beauvoir, la compagne litière de Jean –Paul Sartre, celle qui l’accompagnait dans cette nouvelle philosophie de l’engagement qui va bouleverser le monde au cours de la deuxième moitié du 20ème siècle. Voici ce qu'a écrit Simone De Beauvoir à propos de Jean-Paul Sartre:

"Il y a eu dans ma vie une réussite certaine: mes rapports avec Sartre. En plus de trente ans nous ne nous sommes endormis qu'un seul soir désunis. Ce long jumelage n'a pas atténué l'intérêt que nous prenons à nos conversations; nous disposons pour saisir le monde des mêmes instruments, des mêmes schèmes, des mêmes clefs: très souvent l'un achève la phrase commencée par l'autre; si on nous pose une question il nous arrive de formuler ensemble des réponses identiques.  Nous ne nous étonnons plus de nous rencontrer dans nos inventions mêmes; j'ai lu des réflexions notées par Sartre vers 1952 et que j'ignorais; j'y ai découvert des passages qui se retrouvent, presque mot pour mot, dans mes Mémoires, écrits près de dix ans plus tard. Nos tempéraments, nos orientations, nos choix antérieurs demeurent différents et nos oeuvres se ressemblent peu. Mais elles poussent sur un même terreau."  (La force des choses)
"Ce n'est pas un hasard si c'est Sartre que j'ai choisi: car enfin je l'ai choisi. Je l'ai suivi avec allégresse parce qu'il m'entraînait dans les chemins où je voulais aller; plus tard, nous avons toujours discuté ensemble notre route. Reste que philosophiquement, politiquement, les initiatives sont venues de lui. Sartre est idéologiquement créateur, moi pas; acculé par là à des options politiques, il en a approfondi les raisons plus que je n'étais intéressée à la faire: c'est en refusant de reconnaître ces supériorités que j'aurais trahi ma liberté; je me serais butée dans la lutte des sexes et qui est le contraire de l'honnêteté intellectuelle. Mon indépendance, je l'ai sauvegardée car jamais je ne me suis déchargée sur Sartre de mes responsabilités: je n'ai adhéré à aucune idée, aucune résolution sans l'avoir critiquée, et reprise à mon compte."  (Ibid)


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