De la même façon,
Kierkegaard croyait que chaque personne doit faire individuellement les choix
qui réalisent sa propre existence. Aucune structure imposée – même des
commandements bibliques – ne peut altérer la responsabilité des individus à
chercher à plaire à Dieu de quelque façon personnelle et paradoxale qui puisse
l'agréer. Chaque individu souffre l'angoisse de l'indécision (conception
élargie de l'agnosticisme) jusqu'à ce qu'il fasse un « acte de foi » ou « saut
de la foi » (leap of faith) et s'engage vis-à-vis d'un choix particulier.
Chaque personne se trouve face à la responsabilité de son libre-arbitre ainsi
qu'au fait qu'un choix, même mauvais, doit être fait pour que l'on puisse
véritablement vivre.
On retrouve parmi les
existentialistes chrétiens des théologiens américains tels que Paul Tillich et
européens tels que Karl Jaspers, et Gabriel Marcel et Paul Ricœur (à
relativiser) du côté francophone, mais aussi, en Amérique du Nord, le
philosophe canadien Jacques Lavigne. Karl Barth a ajouté aux idées de
Kierkegaard la notion que le désespoir existentiel conduit l'individu à la
conscience de la nature infinie de Dieu.
Après Kierkegaard,
l'existentialisme s'est développé par la suite dans la forme plus commune de
l'existentialisme, celle des existentialismes athées de Nietzsche, Sartre et
Camus, qui retenaient l'idée du choix personnel et de la responsabilité, mais
écartaient la mise en lien personnelle avec Dieu.
Kierkegaard
entretenait également l'idée que tout être humain existe sur l'une des trois
sphères (ou l'un des trois plans) de l'existence: l'esthétique, l'éthique et le
religieux. La plupart des gens, vivent une vie esthétique dans
l'immédiat du désir où rien n'a d'importance que les apparences, les plaisirs
et le bonheur. C'est en accord avec les exigences de cette sphère que les gens
suivent les conventions sociales. Kierkegaard considérait aussi la violation
des conventions sociales pour des raisons personnelles (p.ex. pour la poursuite
de la célébrité, de la réputation ou par esprit de rébellion) comme des choix
esthétiques personnels. Bien plus petit est le nombre des gens qui vivent dans
la sphère éthique, qui ont décidé de s'affirmer en tant qu'individus
responsables, font de leur mieux pour faire les bonnes choses et voient plus
loin que les superficielles amabilités et idées de la société. Chez
Kierkegaard, évoluer sur la sphère de l'éthique inclut la possibilité d'une
éthique de la situation bien menée, qui dérive des conventions sociales. La
troisième et plus élevée des sphères est la sphère de la foi. Pour être dans la
sphère de la foi, Kierkegaard estime qu'il faut donner l'entièreté de soi-même
à Dieu, effort du christianisme authentique.
L'existentialisme chrétien a notablement
influencé l'évangélisme et le christianisme social, plus connu en France sous
sa déclinaison de catholicisme social.
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